Jérusalaime apprendre la patience.
Depuis que je suis arrivée ici, les Israëliens ont pris l'habitude de me répéter que le premier mot à apprendre ici est "Savlanout" (la patience). Eh bien, petit à petit j'apprends. Demain, cela fera une semaine que mes parents sont en Israël et leurs valises, elles, ne sont toujours pas arrivées à bon port... Il faut dire qu'avec Yom Kippour (Le Grand Pardon) au milieu de la semaine, nous n'avons pas été beaucoup aidés : tout est fermé, pas le droit d'utiliser la voiture, la technologie (en dehors de nos murs, faut pas charier les Mémés quand même !). Cela nous a permis de découvrir la ville essentiellement à pied. SD a même eu le petit bonheur de devoir faire les 5kms qui nous séparent de son bureau à marche forcée.
Nous avons aussi découvert grâce à cet épisode, la pharmacie - le traitement quotidien ayant été laissé dans les bagages, une fois les cachets des trois jours de prévoyance avalés, il fallait trouver une solution d'urgence-, proche de la maison, tenue par une pharmacienne française, qui consulte son Grand Vidal pour trouver les équivalences entre nos médicaments et les médicaments autochtones. Une sauveuse !
Un petit aperçu des rues désertes, d'habitude embouteillées, le soir de Kippour :
Heureusement, le week-end arrivé, l'utilisation de la voiture de nouveau autorisée, nous nous sommes éloignés de Jérusalem pour explorer les paysages des environs.
La Mer Morte et son décor de roches désertique.
Une impression d'avoir quitté la Terre, - 416 m en dessous du niveau de la Mer !
D'abord, c'est très aride et puis la sensation lorsqu'on est dans l'eau est difficile à décrire tant c'est incroyable : on se retrouve tel un culbuto, on roule à la surface de l'eau, on flotte sans aucun effort. Lorsqu'on maîtrise ses pieds, on parvient à les maintenir au sol et puis dès qu'on relâche sa propre pression, les pieds remontent tout seuls à la suface. Il est impossible de nager avec les jambes et les bras, il faut choisir. Surtout pas de visage dans l'eau, tant la densité de sel est forte : risque de brulûres pour les yeux.
Pas de bain dans la Mer morte sans un petit gommage au sel ramassé au fond de l'eau. Et nous avons aussi profité des vertus cosmétiques du paysage en nous badigeonnant le corps de boue : un petit air d'hommes de pierre de Game of thrones s'est emparé de nous ou, pour ceux qui ne regardent pas la série (vous devriez !), nous étions comme réincarnés en rhinocéros.
Enfin, je vous laisse admirer la palette de couleurs qui s'est offerte à nos yeux.
(Je n'ai pas pu prendre moi-même cette photo, car cette plage est désormais interdite, l'accès étant trop dangereux : le sol s'effondre sous les pieds pour se transformer en énormes cavités. La Mer morte disparaît à vue d'oeil, à cause des excès de l'Homme. SD a pris cette photo au cours d'une journée de travail pour témoigner de cette catastrophe naturelle).