Jérusalaime les enfants qui prennent plaisir à découvrir le Français.
Invitée par A., professeure de Français Langue Étrangère (FLE), à assister à un cours qu'elle donne à des enfants dans un village en Territoires Palestiniens, j'ai donc pris un bus palestinien et longé le mur de séparation, depuis Jérusalem-est jusqu'à Ramallah.
Après avoir mangé un sandwich falafel, nous avons donc pris la route à travers les villages, jonchée de ralentisseurs non signalés. Arrivées au Conseil municipal du village, -jumelé avec une ville française de région parisienne-, où ont lieu les cours, les enfants attendaient déjà, tous à l'heure et très enthousiastes. Ils sont là, deux fois deux heures par semaine, et assidus. L'un d'entre eux avait apporté gâteaux et cadeaux pour ne pas laisser partir A., dont c'était l'avant-dernier cours, sans marquer le coup.
Ils ont commencé à travailler sur le passage du masculin au féminin, du singulier au pluriel, la conjugaison du verbe être, qu'ils maitrisaient très bien: "Un copain-une copine", "Lola et Mathilde sont sympathiques"... Ensuite, ils s'entraînent, en cherchant dans leur cahier, à me poser des questions. Un échange très convivial et plein de rires.
Fin du cours, retour à Ramallah, petite visite de la Mouqata'a (siège de l'Autorité palestienienne) où se trouve le mausolée de Yasser Arafat. Petite visite guidée par un des gardes qui semble apprécié notre venue : il y a 75 mètres entre l'entrée et la pierre tombale car il est mort à 75 ans, trois drapeaux de l'Autorité palestinienne flottent,un pour chaque continent qui lui a rendu hommage à sa mort (l'Europe (en France), l'Asie (dans les Territoires palestiniens) et l'Afrique (en Egypte)), de gros blocs de pierre représentent, chacun, les villes arabes occupées par Israël et encore plusieurs symboles de ce genre.
Et puis retour en bus à Jérusalem, très long, car arrivés au checkpoint de Qalendia, tout le monde descend du bus, fait la queue pour passer un à un un premier tourniquet, un portique de sécurité avec sac au scanner, vérification du passeport, de nouveau passage de tourniquet, traversée du checkpoint pour retrouver le bus et attente que le bus soit de nouveau plein. Et encore, aujourd'hui l'ambiance était sereine. Les gens qui travaillent à Jérusalem font cela chaque jour...