Jérusalaime Pourim de nuit.

25 mars 2016

Alors Pourim, c'est l'histoire de la femme d'un roi perse qui fit changer d'avis son mari par la séduction alors qu'il voulait massacrer tous les Juifs de son royaume. Pour s'en souvenir, la veille, les Juifs jeûnent et puis ils font la fête, c'est le seul jour où les Orthodoxes ont le droit de boire, et surtout on se déguise. Bref on lâche tout !

Et alors à Jérusalem, comme dans toutes les villes avec remparts du pays (le rapport ? Sais pas bien...), on fête Pourim un jour après les autres.

Depuis que tu es arrivée ici on te parle de Pourim: "c'est le seul moment de l'année où tu trouveras des déguisements dans les magasins", "c'est le moment le plus cool pour se balader dans Mea Shearim (le quartier le plus orthodoxe), comme ils sont tout bourrés, ils ne font pas gaffe à toi et tu peux prendre des photos", "tout le monde est déguisé et fait la fête"... Depuis quelques jours, l'ambiance se répandait doucement: on croisait quelques reines des neiges, beaucoup trop d'enfants soldats avec gilets par balle, des oreilles qui clignotent, des oreilles de toutes les couleurs (le minimum syndical), le travesti du centre-ville en belle espagnole (🎶quand tu bouges tes épaules...🎵)... Dans les boulangeries, on trouvait aussi les oreilles d'Aman, pâtisseries de Pourim.

Bon t'es très curieuse de l'événement mais après être allée au ciné pour le festival de Francophonie, avec toutes tes affaires, t'as un peu la flemme de ressortir et puis tu croises des copains sur ton chemin et puis tu te laisses embarquer dans la folie de la nuit hiérosolymitaine: jamais vu la ville comme ça ! Les gens dansent, chantent, rient dans les rues, boivent sans débordement, te souhaitent un joyeux Pourim, t'incitent à sourire toujours plus. Et tu te laisses vite emporter par l'ambiance. Un cocktail par ici, un kebab par là, un limoncello (imbuvable) d'un côté, des bonbons et quelques pas de danse dans le resto branché Chakra...

Et puis sur ton chemin de retour, à un moment, la panique : tu entends tes copains parler du changement d'heure, et là tu te rappelles avoir reçu un texto de ton opérateur téléphonique dans la journée qui te parlait du changement d'heure, mais comme il était long et en anglais, tu n'y as pas trop prêté attention. Tu t'es dit, oui ce week-end, le changement d'heure ! Mais dans ta tête, c'est dans la nuit de samedi à dimanche. Mais ici, le week-end, c'est vendredi-samedi... Et, -on a hésité à envoyer une dépêche à l'AFP-, pour une fois il semble que les Palestiniens et les Israéliens se soient mis d'accord pour profiter de leur jour de repos commun pour avancer d'une heure, juste la nuit la plus folle de l'année (et celle où je pense m'être couchée le plus tard...) ! Alors pour être sûre, tu ne rentres pas avant deux heures et là, ton téléphone bascule direct sur 3h. Ok demain ça va être dur (mais je ne râterai pas mon rendez-vous) !

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