Jérusalaime les mosaïques de l'Eglise de la Nativité.
Après plusieurs semaines de révisions et de préparations pour mon entretien de direction, me voilà enfin de nouveau disponible pour écrire.
Visite passionnante de la restauration de l'Eglise de la Nativité, faite par des Italiens, guidée par le président du comité de restauration.
Cette porte en bois date de l’époque croisée. Son ouverture, comme celle en pierre de l’entrée de l’église (les deux autres qu'on devine encore sur la façade extérieure ont été comblées), a été réduite pour empêcher les chevaliers de pénétrer dans cette enceinte sur leur monture. On peut y lire des écritures en Arménien et en Arabe et quatre croix chrétiennes y sont représentées. Les parties disparues ont été comblées par du bois similaire, sans décoration, car, en restauration, il est interdit d’imiter, de reproduire.
Les tesselles dorées sont des morceaux de deux plaques de verre qui enserrent une feuille d'or, les noires et les colorées sont en verre oxidé.
Une des têtes d’ange a été découverte récemment sous une couche de plâtre, elle avait été cachée parce que le haut du visage avait disparu et il aurait été sacrilège de garder un regard abîmé. Aujourd’hui, il a été complété avec des tesselles sans feuille d’or de manière à ce qu’on distingue la différence d’époque par la brillance mais qu’il soit exposable.
On identifie dans les frises, de nombreux végétaux et quelques animaux comme une gazelle, un chat, des oiseaux... Ouvrez l'oeil ! Elles sont très similaires à celles qu'on peut admirer dans le Dôme du Rocher à Jérusalem.
Les plafonds, à l'origine en cèdre du Liban, ont été les premières parties restaurées, avec du bois ancien rapporté d'Italie, car suite à plusieurs tremblements de terre et aux intempéries, les infiltrations étaient permanentes et abimaient tout le reste.
Les artisans s’occupent à présent des mosaïques au sol, recouvertes d’un autre niveau à l’époque de Justinien, 565, car il considérait comme profanateur le fait de marcher sur ces représentations sacrées. Encore maintenant, on foule les dalles de cette période. Il a aussi transformé le plan de l'Eglise en forme de croix alors qu'elle était octogonale à l'époque de Constantin.
Sur les nombreuses colonnes de marbre, des graffitis ont été laissés par les Croisés, aujourd'hui une solution est recherchée pour que les visiteurs puissent les admirer sans être tentés de graver les leurs.